Un ciel bas s’accroche aux ramures de la nuit
Quand l’âpreté du jour feint les ors qu’il surveille
Au moment où mes rêves échangent les prairies
Un cri humain s’enfuit de ta gorge vermeille
De longues étincelles dans tes prunelles d’iode
Viennent illuminer la chambre au crépi vert
Quand au cœur du vertige le sommeil noue sa corde
A laquelle tu grimpes acrobate à l’envers
Ton pas silencieux dans la cour aux miroirs
Fait vibrer les carreaux de marbre aux yeux d’argent
Et sous le voile écru de l’ombre que tu ploies
L’aube de sang violet te laisse indifférent
Tous ces mots chantonnés créés de toutes pièces
Quand tu choisis enfin de te joindre à la chasse
Résonnent d’un écho nacré plein de paresse
Un reflet rémanent qui révèle ta trace
Fauve opale aux éclats affûtés et polis
Inflexible et gracieux pareil à la lumière
Qui éclaire tes yeux d’un sourire aguerri
Tu me fais tes adieux en riant, lion de pierre
Dans la brume du train qui se rend nulle part
Tes contours chantournés de jade et de zircon
M’accompagnent partout car de partout je pars
Pour retrouver les bras tendus de l’enfant lion
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Des loups sur un arbre, ÉLP éditeur, 2018, 3,49 € – 4,59 $.
Pour de plus amples informations, ou pour lire des extraits de cet ouvrage, voir la page qui lui est consacrée sur le site d’ÉLP éditeur.