Quand ces stalactites en carottes
Apparaissant sur le toit de la grotte,
Ton cœur s’étoile.
Tu penses un moment à cet immense et dense toile
Qu’est la terre.
Elle recouvre tout un disparate univers
Avec cet épais plancher des vaches
Que nos bobonnes et nos ganaches
Percutent pensivement du talon,
En tirant leur petites conclusions
Sur de si superficielles trajectoires.
Et ici, bien loin en dessous d’eux,
Il y a toi, il y a nous deux.
Tu le sens bien qu’ici se transgresse le normal.
Et ton cœur s’étoile.
Quand ces stalactites en carottes
Apparaissant sur le toit de la grotte,
Nos mains tout doucement se touchent.
On pourrait entendre voler une mouche
Mais il n’y en a pas.
Elles sont restées par delà le plafond des vaches
En compagnie de nos bobonnes et de nos ganaches.
Ici, c’est seul, c’est vide, c’est toi et moi.
La caverne séculaire très lentement nous avale.
.
PAUL LAURENDEAU (pour LAUBER)
L’imagiaire des eaux et des pierres, ÉLP éditeur, 2015, 3,49 € – 4,59 $.
Pour de plus amples informations, ou pour lire des extraits de cet ouvrage, voir la page qui lui est consacrée sur le site d’ÉLP éditeur.